Au cours de la décennie 1880, Guy de Maupassant se rend à plusieurs reprises au Maghreb pour le journal
Le Gaulois, où il découvre les mécanismes de l’entreprise coloniale française.
Vive Mustapha ! recueille les articles issus de ces voyages en Algérie et en Tunisie.
Dans la langue fluide et précise qu’on lui connaît, il fait le récit des paysages, des villes, du désert, des montagnes. Il s’intéresse à la culture algérienne et musulmane, au ramadan, à la tribu des Oulad-Naïl. Loin de céder à l’“orientalisme”, à une vision exotique de ce monde inconnu, il est avant tout un observateur curieux et avide de transmettre : “Je prie ceux qui me liront de ne point oublier que les régies de la morale changent souvent avec les latitudes et que c’est le devoir d’un voyageur de ne reculer devant aucun spectacle.” Ces articles, signés de son nom, alternent avec une veine nettement plus polémique et engagée, sous la signature “Un colon”. Derrière ce personnage, le ton se fait plus satirique et incisif, accablant la violence et l’ignorance de l’administration française.
Ce recueil d’articles nous plonge dans l’actualité brûlante de l’époque, éclairant autant l’histoire de la colonisation française qu’une facette méconnue de l’œuvre de Maupassant, qui se révèle ici à la fois écrivain voyageur, journaliste lucide et polémiste percutant…