The Movers Volume 1 : 1970-1976

L’histoire de The Movers commence en 1967 en Afrique du Sud lorsque deux musiciens inconnus – les frères Norman et Oupa Hlongwane – approchent Kenneth Siphayi, un riche et élégant homme d’affaires du township d’Alexandra, pour lui demander s’il peut leur acheter des instruments de musique. En échange, il recevrait une part des futurs spectacles et contrats d’enregistrement. Kenneth a fini par faire bien plus : il est devenu leur manager, les a installés dans un local de répétition et leur a présenté un organiste qui s’est avéré être le chaînon manquant du son squelettique du groupe. Il leur a également donné leur nom : The Movers… parce que, comme il l’a dit, leur musique allait vous émouvoir, que vous l’aimiez ou non. Le groupe a explosé sur la scène musicale du pays, marquée par la ségrégation raciale, à l’aube des années 1970, avec un son qui appliquait les grooves d’orgue roulant et les rythmes élastiques de la soul américaine à des chansons venues directement du cœur des townships. Les Movers ont fini par signer chez Teal Records en 1969, et leur premier album, Crying Guitar, s’est vendu à 500 000 exemplaires au cours des trois premiers mois, les propulsant au premier rang des groupes sud-africains. Au cours de leur première année, ils sont passés du statut de sensations locales à celui de premier groupe de Sud-Africains noirs à voir leur musique passer sur les stations de radio blanches du pays. Bien que le premier disque soit entièrement instrumental, The Movers a commencé à travailler avec différents chanteurs peu après – marquant un succès précoce avec le prodige vocal de 14 ans Blondie Makhene – et a enrichi sa palette sonore avec des cuivres, des percussions supplémentaires et divers claviers. Leur palette stylistique s’est également élargie, incorporant des éléments de Marabi, de Mbaqanga, de jazz, de funk et de reggae dans leur son imprégné d’âme. Mais l’essence de leur musique vient de la connexion presque télépathique de leurs membres fondateurs : l’orgue frémissant de Sankie Chounyane, les lignes de guitare décontractées d’Oupa Hlongwane, les grooves de basse énergiques de Norman Hlongwane et les rythmes frémissants du batteur Sam Thabo. Le groupe atteint son apogée au milieu des années 1970, et son tube « Soweto Inn », chanté par Sophie Thapedi, devient indissociable des révoltes étudiantes qui marquent une nouvelle résistance au gouvernement de l’apartheid. En 1976, cependant, leur manager est évincé et leur producteur commence à jouer un rôle plus actif dans la direction du groupe. À la fin de la décennie, il ne reste plus aucun membre d’origine, mais à leur sommet, les Movers étaient des titans de la soul sud-africaine qui ont laissé un héritage de plus d’une douzaine d’albums et d’innombrables singles de pur groove. Sur The Movers 1970-76, Analog Africa présente 14 des meilleurs titres du groupe à son apogée.