L’institution universitaire est aujourd’hui devenue une gigantesque machine, dont la finalité demeure de plus en plus obscure. La faute aux méthodologies d’enseignement, peu soucieuses d’éveiller une véritable conscience critique chez l’étudiant. Derrière le culte de la “Grande littérature” et de la “Grande philosophie”, ne demeurent plus que de fausses écoles, de faux débats ; des querelles fictives opposant des chercheurs seulement soucieux de subsister dans une institution rouillée.
Dans un souci d’exactitude, l’essai retrace la généalogie de ce désastre pédagogique, du processus de marchandisation de la littérature qui s’opéra au XIXe siècle au triomphe de la pensée structuraliste et de ses apôtres. Avec pour résultat la culture aseptisée que nous connaissons aujourd’hui ; une Culture pas moins avilissante que la culture de masse.
Avec une plume féroce, souvent désopilante, Baptiste Dericquebourg n’épargne personne et pose un diagnostic sévère. Face à cette situation, il émet plusieurs propositions, à la fois esthétiques et pédagogiques, pour ressusciter l’esprit critique des étudiants. On y trouvera en tête la réhabilitation de l’apprentissage de la rhétorique : “apprendre à lire par l’écriture et à écrire par la lecture”, pour espérer former des esprits indépendants et originaux…