La musique est mystère, la musique est danger, mais surtout, la musique reste possibilité. Il ne s’agit pas d’un spectacle reçu passivement, le temps de se divertir. Au contraire, elle déborde toujours du cadre de l’écoute pour créer chez l’auditeur des passions nouvelles, capables de modifier le cours de sa vie.
Avec cette conférence prononcée le 20 janvier 1929, à l’occasion d’un concert du surréaliste André Souris et d’une exposition de tableaux de René Magritte, Paul Nougé signe l’un des textes majeurs du surréalisme. À la hauteur des manifestes du mouvement, La Conférence de Charleroi est à la fois une théorie artistique, une philosophie générale et un pamphlet politique à même de remettre en cause le classicisme comme les avant-gardes.
L’originalité, la sincérité et le rejet des normes, voilà les moteurs de Nougé, dont les idées foisonnantes influencèrent Guy Debord et les lettristes. Avec un esprit d’une indépendance rare, l’écrivain tourne le regard vers les espaces qui restent à explorer par les artistes de tous horizons. Ne soyez sûr que d’une chose : “Il est certain que la musique est dangereuse.”