Khonnar - Deena Abdelwahed

Repress du premier album de Deena Abdelwahed, sorti en novembre 2018, qui déplaçait l'épicentre de la musique électronique contemporaine vers le sud.  

 "Khonnar” prononcé "Ronnar" (un détail essentiel pour éviter une mauvaise interprétation facile par les francophones), c'est un terme qui tire le meilleur parti du spectre culturel et linguistique de la Tunisie. Il évoque le côté sombre, honteux et dérangeant des choses, celui que nous cherchons habituellement à cacher, mais dans lequel Deena nous met plutôt le nez avec ses débuts. C'est un témoignage de la venue de Deena en tant que citoyenne du monde et en tant qu'artiste. Une auto-construction faite de frustrations et de contraintes, portées par des mentalités rétrogrades, qui ne sont la prérogative ni de l'Orient ni de l'Occident, et qu'elle s'efforce inlassablement d'exposer et de briser.

Tout au long des 45 minutes de "Khonnar", Deena décompose les codes de la basse, de la techno et de la musique expérimentale, et écrit le manifeste pour une génération qui ne cherche pas à plaire ou à se conformer, remportant le contrôle de son identité - avec toutes les pertes et le chaos qui l'accompagnent. Un nouvel ordre mondial créatif prend forme, un nouveau point d'inclinaison entre le nord et le sud, la réponse d'une jeunesse connectée et libérée qui prend le contrôle de la nouvelle décolonisation.