Journal moqueur ou autobiographie éclatée ?
Topor se fait son cinéma et se met en scène, avec en guest-stars : Marilyn Monroe, Marguerite Duras, Jean-Luc Godard, Philippe Sollers, Arnold Schwarzenegger, Salman Rushdie, une voisine qui aboie et un tigre dans un salon…
« Pour injecter un supplément d’âme à ma littérature, j’ai décidé d’aller écrire chez les autres… J’en ai par-dessus la tête de mes problèmes intimes. Il faut que je sorte de ma tour d’ivoire, si confortable soit-elle, pour me plonger dans l’existence de mes contemporains. »
Mais comme Topor n’est ni un globe-trotter ni un casse-cou, il préfère rester à Paris et s’inviter dans le lit de son vieux pote Albert, chez ses amis les Tron (qui ont un tigre dans leur salon) ou chez sa jolie voisine qui ne s’exprime que par aboiements, avant de toucher la prime pour l’assassinat de Salman Rushdie, de convier Marilyn Monroe dans ses rêves en Technicolor, ou d’imaginer Marguerite Duras et Jean-Luc Godard en naufragés dissertant au beau milieu de l’océan.
Sans oublier de nous parler du Salon de la lettre anonyme, de la Société protectrice des ivrognes, de l’extinction des crétins et de la prolifération des cons, de l’humour anglais et de l’accent belge, du spleen et de la pluie, et au fond toujours de lui-même.
« À force d’entendre parler de moi, je meurs d’envie de me connaître », avoue modestement l’auteur qui se rencontre enfin, dans un grand éclat de rire, sous la forme de l’Homme Élégant : « L’Homme Élégant s’efforce de casser les couilles du temps. »