Pourquoi un disque décevant ? Parce que tous les disques de rock’n’roll en 2023 sont décevants. Tous. Et celui-là ne fait pas exception. À se demander pourquoi on en fait encore et pourquoi on continue à en sortir… Je me pose d’ailleurs la question, et de plus en plus souvent. Que choisir alors, la fuite en avant ou le renoncement ? C’est probablement pour la seconde option que Mono-Tone et moi-même allons très prochainement opter, dès la fin de l’année peut-être.
Mais en attendant, autant poursuivre la fuite en avant, sans ralentir, en accélérant même ! en sortant un LP avec… vingt morceaux ! Quinze sur l’album lui-même plus cinq sur un maxi offert avec le disque. (Attention, ce n’est pas un double album, car un double album c’est prétentieux, très prétentieux. Alors qu’un album plus un maxi offert avec, c’est généreux, très généreux.)
Enregistré à la maison et à la va-vite (ça s’entend), mixé avec les moyens du bord (idem), pressé avec les pieds (comme 95% des disques actuels, tous ceux qui n’ont pas les moyens de payer une fortune pour le mastering plus une blinde pour un pressage « haute-qualité »), ce disque couvre malgré tout un spectre de 360°, tout l’éventail des goûts, des influences et surtout des possibilités (quand on est comme lui limité techniquement) dudit Memphis Electronic : rocks fuzzy, disköpunk tordu, dancefloor lo-fi, glam louche, noisy répétitif, ballades dépouillées et pop vaguement psyché !
À l’aide de pédales fuzz, de synthés analogiques et d’orgue de supermarché, de theremin, de boites à rythmes, de tambourin et de violons samplés, une orgie de sons (cheap), une overdose de chansons (trash), allant d’instantanés de vingt secondes à de véritables épopées sonores de huit minutes en passant par deux reprises étranges et très arrangées (pour ne pas dire dérangées) de Joe Simon et Leonard Cohen, plus d’autres surprises !