Les femmes accouchent, les hommes se taisent - Jordan Sibeoni

Un témoignage littéraire du jour de la naissance d’un deuxième enfant, au plus près de l’expérience et du regard du père, dans le huis clos d’une salle de naissance.
L’accouchement d’un enfant raconté dans les menus détails par son père.
Un récit qui s’adresse aux parents - passés, présents et futurs - et à leurs enfants, mais aussi aux professionnels intervenant dans les champs de la maternité et de la petite enfance.
En racontant ce qui généralement ne se raconte pas, ce qui ne fait jamais partie de l’histoire - du mensonge romantique - de l’accouchement et de la naissance d’un enfant, Jordan Sibeoni cherche avant tout à nous livrer un récit sincère, à rester au plus près de l’expérience vécue même quand elle dérape, qu’elle digresse et qu’elle dérange. Il ne cache rien aux lecteurs, ni ce qu’il ressent, ni ce qu’il ne ressent pas, il dévoile avec impudeur et humour toute la maladresse de ses gestes et de ses sentiments.
L’ambition est ainsi de montrer à quel point un futur père aborde la naissance de son enfant lesté de discours tant familiaux que sociaux, qu’un accouchement en cache toujours d’autres : sa propre naissance d’abord – les récits et les mythes autour de sa naissance - mais aussi l’accouchement symbolique de soi en tant que père.
Cette histoire, certes singulière, se veut alors le témoin sociétal de son époque, questionnant à partir d'un événement biologique universel les construits de genre qui infiltrent jusque dans l'intime. Sujet particulièrement complexe et actuel, empêtré de contradictions et de tâches aveugles, qui trouve ici un écho original et rafraichissant.
Jordan Sibeoni est pédopsychiatre, thérapeute familial et chercheur en santé publique ; ses travaux portent sur les récits d’expérience des patients et de leurs proches. Les femmes accouchent, les hommes se taisent, son premier récit, s’inscrit pleinement dans la continuité de ce qu’il anime dans tout ce qu’il entreprend : partir du sujet, de ce qu’il est, de ce qu’il vit, et faire entendre la singularité, la force mais aussi toute la fragilité de sa voix.